Le snacking du midi séduit principalement les 18-34 ans, friands d’Instagram… Chaque enseigne joue ainsi sur sa créativité digitale. Certaines créent une communauté forte, à l’image de Père & Fish et son hashtag #culturefish, un concept tout poisson qui fait un carton. D’autres laissent les consommateurs créer du contenu, comme Burger King France et son « Ce compte n’est pas le nôtre, c’est le vôtre ». Mais bien souvent c’est le produit qui sert d’appât. A chacun son angle d’attaque. Les poké bowls hauts en couleurs venus d’Hawaï sentent bon les produits sains. Chez Burger & Wells, on met en valeur les légumes « moches » qui entrent dans la composition des recettes…
Manger vite, oui, mais manger sain ! Telle est la devise des Veggie Prêt et autres Pokawa… Les consommateurs, très à cheval sur les apports nutritionnels et l’équilibre alimentaire, se ruent sur les fruits et légumes frais sourcés, poissons crus issus de la pêche durable, graines, baies au fort pouvoir antioxydant et super–aliments. De préférence bio, locaux et « sans » (sucre ou sel ajouté, gluten, lactose, additifs…). La mode est au flexitarisme, et il est de bon ton de remplacer la viande par des protéines végétales. La chaîne britannique Pret A Manger l’a bien compris et transforme une grande partie du réseau en Veggie Prêt, son enseigne végétarienne et végane. Pour SmÄak Natural Food, au-delà du produit sain, c’est le concept du « healthy gourmand » qui est privilégié.
Imaginer des recettes à partir des restes ou des épluchures (le trashcooking). Cuisiner les fruits et légumes « moches ». Créer des partenariats avec les applications zéro gaspillage comme Too Good To Go. Proposer des alternatives au plastique pour les emballages et récipients… Les acteurs du fast good prennent soin de la planète.
Côté recettes, ils partent à l’assaut des légumes frais de saison, des farines de pois chiche, des épices naturelles et locales. Pour exemples : les crackers de carotte à l’estragon bio de Tadaa. Les boules de Funky Veggie sans gluten, sans sucre ajouté, sans colorant, sans conservateur, sans lactose. Le steak végétal Pleurette. Le wrap “Love Veggie“ de Daunat...
L’offre snacking des boulangeries ne cesse d’augmenter. Les chaînes multiplient les nouveaux services. Firmin, avec ses 50 points de vente, marie les avantages de la boulangerie de quartier avec les techniques marketing de la grande distribution. La chaîne de boulangerie utilise le pain quotidien (pétri et façonné sous les yeux des clients) pour faire rentrer les clients dans un univers de consommation, avec des pâtisseries, de la restauration rapide de qualité et une offre traiteur à petit prix. De préférence fait maison, sans conservateur ni colorant. Dans son dernier concept de magasin, Louise propose un «corner» dédié au snacking et une surface de plus en plus importante consacrée à la restauration sur place. Chez Ange, on peut passer sa commande via une appli avant de venir la récupérer.
L’explosion des commerces de proximité est une tendance urbaine désormais bien installée. Noé, Petit Casino, Monop‘, Carrefour Express, city et contact, U Express… tirent la distribution vers le haut avec des produits de qualité, de nouveaux formats, de jolis packagings et du vrac… En prime, une amplitude horaire et un service livraison. Pour se démarquer, chacun créé sa propre identité. Sandwichs industriels ou salades bio fraîchement composées, pâtisseries industrielles ou viennoiseries maison, canettes ou jus d’orange fraîchement pressé… De manière générale, l’offre bio se démocratise, et certaines marques n’hésitent pas à multiplier les produits en vrac, la cueillette en libre-service et les stands traiteur à la coupe.
Les consommateurs sont aussi sensibles au contenu qu’au contenant. Industriels et fabricants d’emballages s’évertuent donc à trouver des solutions écolo en lieu et place du tout plastique. Les innovations ne manquent pas : emballages en bagasse (pulpe de canne à sucre) ou en fibre de roseau, pailles comestibles à base de marc de pomme ou de pâtes, assiettes comestibles, emballages en cire d’abeille permettant d’emballer directement les aliments, spray pour fruits et légumes qui doublent la durée de conservation du produit. Même le géant du fast food McDonald’s s’est engagé à ce que 100% de ses emballages soient écologiques d’ici 2025.
Selon une étude réalisée par le cabinet CHD Expert en 2019, 60 % des consommateurs français se rendent au moins une fois dans un lieu de snacking en semaine, midi ou soir. Les fervents amateurs de ce mode de consommation s’y rendent, eux, en moyenne 5 fois par semaine. Ils y dépensent en moyenne 9,70 euros. Sur le podium des denrées les plus consommées, on retrouve en numéro 1 le sandwich ou le club sandwich, consommé à 41% tous âges confondus (48% chez les 18-24 ans).