Le Marché d’intérêt national (MIN) de Rungis n’a pas fermé pendant le confinement et a mis en place toute une organisation sanitaire pour les 12 000 salariés du marché. Ouvert il y a plus de 50 ans pour remplacer les halles de la capitale installées en son centre pendant huit cents ans et surnommées « le ventre de Paris » par Emile Zola, il affiche des chiffres qui donnent le tournis.
Le plus grand marché de produits frais au monde (234 hectares) regroupe 1 200 entreprises, réalise 9 milliards de chiffre d’affaires par an et ravitaille 18 millions de consommateurs.
Malgré la fermeture des restaurants, le premier marché de gros européen s’affiche optimiste pour la consommation des produits de fêtes. Les repas se feront en famille, avec la possibilité de commander à emporter. Malgré une année très particulière, l’ambiance n’est pas noire et la fin d’année est vue comme un véritable espoir. Coquille Saint-Jacques, volaille, truffe : les stars des assiettes festives sont recherchées à l’approche de Noël. Les plateaux de fruits de mer ont la cote chez les poissonniers.
Même la maison Reynaud, spécialiste des produits de la mer et d’eau douce qui réalise 50% de son chiffre d’affaires avec les restaurateurs, est optimiste, certaine que dans ces moments compliqués les plaisirs de la table resteront une priorité. Même son de cloche du côté des volailles : le patron d’Eurovolailles, qui a perdu 10 à 20% de chiffre d’affaires, pense vendre ses produits sans trop de difficultés. En tant que grossistes, ils motivent les bouchers et les professionnels à acheter et à désosser les volailles plutôt que de les laisser entières, les grosses pièces risquant de moins bien se vendre à cause du nombre limité de convives autorisées.
Crise sanitaire ou pas, la jeune entreprise Pandobac fait le pari d’une solution écologique pour gérer la profusion d’emballages. Installée à Rungis, la startup propose aux grossistes et à leurs clients de s’affranchir des cartons de livraison et cagettes en polystyrène à usage unique. Leur alternative : des bacs réutilisables et empilables permettant en prime de réaliser des économies et de gagner de l’espace de stockage. En pratique, les bacs de transport sont récupérés à chaque livraison, lavés dans le centre de lavage industriel de Pandobac situé sur le MIN puis remis dans la boucle.
Un QR code assurant leur suivi pour éviter les pertes. Une solution qui simplifie la vie tout en participant à l’économie circulaire. Empilables et localisables grâce à une application, les bacs de transport durables se rangent et se gardent facilement jusqu’à la livraison suivante. Grossistes, fournisseurs de restaurants et de cuisines collectives, environnement… tout le monde est gagnant ! Lauréat de la onzième édition des Trophées Parisiens de l’économie sociale et solidaire (ESS) de la Ville de Paris, Pandobac a pensé à tout : les bacs sont rapatriés en utilisant les trajets retour des camions vides et le lavage et la logistique sont assurés par un opérateur en insertion professionnelle, formé par l’association ARES.