Cette offre privilégiant les aliments végétaux naturels ne cesse de progresser Outre-Atlantique (+18 % sur un an selon une étude The Good Food Institute publiée en 2019). Parmi les produits à base de plantes recensés par l’étude figurent les plats préparés (+6% à 387 millions de dollars), les sauces originellement à base d’œufs comme la mayonnaise (+7% à 70 millions) ou encore le tofu et le tempeh (+5% à 118 millions). Pionnier de ce segment, les Etats-Unis sont un précieux indicateur de ce qui devrait se passer à l’échelle mondiale. Largement positionnées sur ce créneau du plant–based food, les start-ups comme Beyond Meat ou The Vegetarian Butcher se partagent le marché avec les principaux acteurs du secteur de l’agroalimentaire tels que Nestlé et Unilever et leurs burgers végétaux et sandwichs sans viande, Kellogg et ses nuggets au soja sans OGM. Même Cargill, premier producteur de viande aux Etats-Unis, s’est engouffré dans la brèche ! Les consommateurs recherchent le goût, la texture et les mêmes apports protéiniques. Le marché ne cesse donc d’évoluer pour proposer des produits végétaux très similaires aux produits carnés. Steaks végétaux, faux gras, terrines de lentilles, houmous de légumineuses, pâtes à tartiner végétales… le végétarien grignote de plus en plus de terrain. Selon Xerfi, le marché des protéines végétales devrait ainsi continuer à augmenter de 5,5% par an au niveau mondial et atteindre les 11 milliards d’euros cette année.
Au-delà des repas à base de supers aliments (baie de goji, açaï, graines de chia…), de nouveaux produits à mi-chemin entre l’aliment et le complément alimentaire apparaissent. Avec à la clef une promesse de bonne santé et de bien-être. L’argument marketing des industriels investis sur ce marché : booster l’immunité et l’énergie ou tout simplement se nourrir vite et bien, avec les mêmes propriétés qu’un repas équilibré en termes de glucides, de protéines et de fibres. Dans les supermarchés, on vend des produits multivitaminés et hyper-protéinés sous forme de gommes à mâcher, de barres ou de poudres, avec une offre hyper-personnalisée en fonction des besoins de chacun. Les gummies Energie contiennent ainsi un panel de vitamines (B1,B2,B12,C), des extraits de Guarana, de Ginseng ou encore de la poudre de Goji. Unilever a déjà dévoilé son intérêt pour ce secteur en rachetant la startup Olly, fabricant de ces gommes à mâcher. Différents des produits hyperprotéinés dédiés aux sportifs ou des sachets hypocaloriques, qui sont des mélanges à reconstituer ou déjà prêts à l’emploi issus du secteur du snacking inspirés de la smart food et de care/of, un des leaders américains créé en 2016. Une tendance tout à fait connectée aux attentes des Millenials, qui ne jurent que par les produits pratiques et “sur-mesure”.
La « viande de laboratoire » devrait bientôt détrôner les hamburgers traditionnels dans les assiettes américaines. En 2016, Memphis Meats créait la première boulette de fausse viande en prélevant des cellules musculaires sur un animal avant de les cultiver dans une cuve et en n’utilisant que 10 % de la consommation d’eau utilisée par l’élevage bovin traditionnel. Aujourd’hui les cellules produites et démultipliées dans les tubes à essai sont une réalité. L’engouement est tel que fin 2018 le ministère américain de l’Agriculture et l’administration des denrées alimentaires a décidé d’encadrer conjointement ce nouveau mode d’alimentation «high-tech». Une bonne nouvelle pour les nombreux acteurs américains qui veulent conquérir ce marché. L’enjeu est immense : en 2050, il faudra nourrir près de 10 milliards d’êtres humains. Cultiver de la nourriture en laboratoire serait une piste pour créer des protéines artificielles illimitées et satisfaire carnivores et végétariens. Seul bémol : le prix. Il faut des moyens financiers énormes pour y arriver. Beyond Meat a reçu plus de 700 millions de dollars pour mener ses essais et réussir son entrée en bourse… Tout espoir est permis !
Riches en fibres, vitamines (pro-A, K1, B9, C), minéraux (iode, magnésium, calcium, manganèse, fer) et composés antioxydants (polyphénols, caroténoïdes), les algues sont recherchées pour leur intérêt nutritionnel. En prime, elles ne nécessitent ni engrais ni pesticides et ne consomment pas d’eau d’arrosage. Ces perles aquatiques présentent en outre un atout de taille pour l’industrie agroalimentaire : leurs qualités organoleptiques et esthétiques. Elles peuvent apporter des notes aromatiques fraîches, marines, crustacées ou iodées en fonction de leur utilisation. Les pigments de certaines microalgues comme la phycocyanine bleue extraite de la spiruline sont utilisés pour colorer les aliments. Beau et bon à la fois ! En Oregon, sur la côte ouest des Etats-Unis, le Hatfield Marine Science Center travaille sur une algue rouge, la palmaria mollis, riche en protéine et en minéraux, qui a le goût du bacon à s’y méprendre quand elle est frite… Riches en potassium et en sodium, les algues ou leurs extraits intéressent également le marché de l’alimentation en tant que substitut de sel, notamment pour les plats préparés. Tout laisse à penser que d’ici à 2050 la consommation des algues, en particulier les algues cultivées, va poursuivre son essor.